« Entre eux et autour d’eux Étincelles de bonheur Comme la rosée du matin Furtives et éphémères »
« Ce texte est né d’une liberté absolue d’amour et de désir. Poème rebelle,inaliénable, l’amour fou -car il est toujours fou l’amour- brandi comme flambeau dans l’obscurité des jours actuels. Emportement des sens en énergie de vie qui s’invente et se réinvente à l’infini. Passage vers la lumière, ivresse des jours naissants. Il s’agit alors d’étreindre le monde, le prendre à bras-le-corps, lui faire l’amour, et pousser avec lui comme poussent les fleurs sauvages. » Emmanuelle Sarrouy
« Entre eux et autour d’eux Étincelles de bonheur Comme la rosée du matin Furtives et éphémères »
« Ce texte est né d’une liberté absolue d’amour et de désir. Poème rebelle,inaliénable, l’amour fou -car il est toujours fou l’amour- brandi comme flambeau dans l’obscurité des jours actuels. Emportement des sens en énergie de vie qui s’invente et se réinvente à l’infini. Passage vers la lumière, ivresse des jours naissants. Il s’agit alors d’étreindre le monde, le prendre à bras-le-corps, lui faire l’amour, et pousser avec lui comme poussent les fleurs sauvages. » Emmanuelle Sarrouy
La lune et les étoiles Pour bercer leurs rêves Toujours (plus fort)
Un peu plus tard parce qu’il aime la musique des poètes amoureux il dit : Je rêve que je dors
Parce qu’elle aime se promener dans les rêves amoureux elle lui répond : Je suis dans ma grotte comme Dans ton rêve
Parce qu’écrire et rêver est peut-être la même chose Parce que les grottes et les hôtels sont leurs refuges d’écrivains amoureux Parce que les hôtels et les grottes sont des passages secrets Vers ces galaxies insoupçonnées/merveilleuses Qu’ils ont bien l’intention d’explorer
L’idée naît de la phrase comme le rêve dévie selon les poses d’un dormeur qui se retourne (c’est Cocteau qui cette fois s’était invité)
Elle lui parle du Potomak de Cocteau Il lui apprend que le Potomac est un fleuve Qu’avait un jour aimé traverser Kerouac Avant de rentrer sur Lowell Sa ville natale
Et voilà que Cocteau rencontre Kerouac Sur les bords du Potoma/c/k
Une lettre les sépare Un fleuve les relie L’écriture les emporte En phonétique ils se retrouvent Comme un rendez-vous depuis longtemps pris
Comme quoi Le Potoma/c/k Ça crée des liens (un fluide magique ?/une rivière électrique ?)
C’était arrivé comme ça Comme une évidence À la frontière des idées révélées
C’était un peu leur rivière Leur lieu de rendez-vous Leur croisée des chemins
Il y a dix ans, le 12 janvier 2010, un puissant séisme dévastait Port-au-Prince (Haïti) et faisait disparaître les premiers enfants (Nashka et Yves-Nelson) que nous étions en train d’adopter… Ce séisme nous rapprochait également paradoxalement de nos enfants (Medjina et Joëlsonne), que nous sommes allés chercher le 23 décembre de la même année… Ce séisme dévastatueurconsolidait étrangement nos liens avec cet immense petit pays qui peine à se reconstruire…
Dans les jours qui ont suivi, je me suis aussitôt
lancée dans l’écriture de ce texte…
Haïti, 12 janvier 2010. Écrire depuis le tremblement de terre, comme une évidence. La rencontre avec un pays, un peuple, une histoire. Collisions. Au travers de l’aventure tumultueuse et merveilleuse de l’adoption. Ayiti chérie. Un chant s’élève. Au-delà des frontières. Parce que nos enfants sont tombés et qu’il va falloir ensemble se relever. Pour raconter l’histoire. Notre histoire.
Publié en 2011 aux Éditions Thélès (avec la collaboration du Conseil Général 13) Séisme(s) est réédité chez L’atinoir Éditions, en 2019 :
Le livre parle de l’expérience du séisme, vécu
dans l’éloignement des enfants que l’on vient de rencontrer quelques mois
auparavant. Si loin si proches.
C’est également une histoire de rencontre, une histoire d’amour avec un pays, un peuple, et des enfants formidables. Cette puissante histoire d’amour que nous, parents adoptants, vivons avec ce pays. Exacerbée depuis le 12 janvier 2010.
Haïti, le pays de naissance de nos enfants, et
notre pays d’adoption.
C’est ensuite un témoignage sur l’aventure de l’adoption, ce long parcours semé d’embûches plus ou moins prévisibles…
« Le
livre Séisme(s) a une histoire particulière. Il prend
son sens dans une double relation : le deuil d’une mère ayant perdu ses
enfants, Yves Nelson et Naschka, au cours du séisme. Et la relation d’Haïti au monde.
Car la mère qui pleure ses enfants est d’une autre terre. D’une autre culture.
Mais son cri dépasse les frontières géographiques et raciales pour faire écho
jusqu’à nous.
Quel bonheur d’occasion que ce livre qui raconte avec élégance une mère qui espère prendre dans ses bras ses enfants, qui les a perdus et qui les a retrouvés, car Emmanuelle Sarrouy-Noguès a refusé la fatalité et a opté pour la vie en rencontrant deux autres enfants Joëlsonne et Medjina qu’elle borde les soirs de pleine lune en leur chantant une berceuse haïtienne : dodo titit, dodo titit. Les premiers enfants ne sont plus, mais la berceuse nous rappelle que la vie est toujours un chant merveilleux. Cette berceuse, je l’entends encore. Elle me fait rêver à un pays beau, avec des enfants qui grandissent comme le maïs, et qui rient comme la mer quand elle est folle, la mer. C’est Mahmoud Darwish qui nous le dit :
« Quels que soient nos différends nous saurons Que le bonheur est possible tel un séisme. »